Corse - Jour 5 | Moi je pérégrine

Journée modérée ; nous avons tous les quatre besoin de nous reposer après ce début haut en baroudage et crapahutages, et un manque de sommeil un peu accumulé. On reste à la location, on farniente, Camille fait une longue sieste, on déjeune. Et puis on part avec comme mission : trouver un artisan coutelier, et jeter un œil à la célèbre petite plage de Ficaghjola. Pour ça nous retraversons une fois de plus le golfe de Porto, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Les gens viennent du monde entier pour voir une unique fois cette route sensationnelle classée au patrimoine mondial de l’UNESCO ; nous, elle est notre autoroute pour ces quatre jours. On fait exprès de prendre à chaque fois un air faussement dépité en disant très fort et très exagérément « oh nooooon, faut ENCORE qu’on traverse les calanques de Piana, oh la laaaa ». On s’engage dans le début de l’arrière pays sur la « route des sens » et on entre dans une coutellerie/fabrique de céramiques. Un gentil monsieur nous accueille et nous explique le procédé de fabrication de ses couteaux. Je tombe amoureuse de toutes les céramiques de l’atelier et je manque de repartir avec un mortier, un huilier, un saladier, douze bols, vingt cinq mini verres adorables et trente sept assiettes creuses. Pas de chance (pour moi notez bien), on n’a plus un millimètre de place dans la voiture, et on a très peur de la casse avec tout le bazar qu’on transbahute. Hop, direction Ficaghjola. Un long chemin escarpé descend jusqu’à la plage, magnifique mais minuscule et donc vite saturée de monde. Heureusement c’est la fin de journée et elle se vide relativement à mesure que nous nous installons. Comme hier il y a encore de gros rouleaux. On reste tous les quatre assis au bord de l’eau, à recevoir de plein fouet l’écume puissante et endiablée des eaux bleues méditerranéennes, et à rire aux éclats. On dîne chez nous et on attend le lever de la pleine lune rousse sur notre terrasse montagnarde.