Japon #18 : Hiroshima...

24 octobre 2013




Bonjour à tous.

Ça sent dangereusement la fin du Japon par ici...
C'est comme ça, toutes les belles choses s'arrêtent un jour, paraît-il.

C'est aussi dans cet état d'esprit que j'ai posé mes orteils dans la ville d'Hiroshima.
Le voyage touchait à sa fin, mon appareil photos, ma tête et mon cœur étaient déjà remplis de milliers de souvenirs et de belles images, et j'avais parfois l'impression d'avoir déjà presque tout vu, ou tout du moins, l'essentiel. 

Mais on n'a jamais tout vu au Japon, je crois...
Jamais.
Hiroshima, bien-sûr, ça sonnait à mes oreilles comme une mélodie un peu âpre et morose. 
Evidemment, je savais bien que ce serait étrange de me retrouver là après avoir imaginé pendant des années que cette ville n'existait que dans les livres d'histoire... 
Il y a des dates, comme ça, que l'on connaît par cœur, des mots qui nous renvoient sans cesse aux mêmes réflexes.
Hiroshima : 6 août 1945.
On prononce ça comme une vilaine prose qui ne veut plus rien dire.
Tout comme "couronnement d'Hugues Capet", "Marignan" ou "première guerre mondiale".
Ça nous paraît lointain, du coup : Hiroshima, 6 août 1945. 
Mais c'était hier...

Ça sonnait à mes oreilles comme une mélodie un peu âpre et morose :"Hiroshima".
Mais je ne pensais pas pouvoir être à ce point happée par l'atmosphère de cette ville. 
Par le poids du passé qui semble s'écraser sans cesse sur nos épaules. 
Par la détresse et la douleur qui se dégagent des bâtiments commémoratifs jalonnant les moindres recoins de la ville. 
On pose un pied sur le sol de cet endroit bouleversant, et tout devient subitement concret. 
C'était là. 
Tout ce que j'ai appris dans les manuels scolaires. 
Le premier bombardement atomique de l'histoire. 
On le voit, on l'entend, on le sent, on le touche, on le goûte, partout. 
C'était là, ça s'est vraiment passé. 

Je ne vous ferai pas l'affront de vous faire un pseudo-cours d'histoire et/ou de culture sur la ville.
Le moindre renseignement que vous pourriez chercher ou avoir envie de connaître est à portée de "clic". 
Je vais juste vous emmener avec moi, avec mes photos et mes impressions. Ça suffira bien.

Et si ce n'est pas encore fait, il faut lire Hiroshima mon amour de Marguerite Duras (et en voir l'adaptation cinématographique d'Alain Resnais).
Il faut

C'est une journée difficile, une journée dense, une journée grave et désolante, mais une journée obligatoire, quand on est de visite au Japon.
Un véritable devoir.
Un lieu qui fait partie intégrante de l'histoire du pays, de l'âme et du cœur des japonais.

Bonne visite à Hiroshima...




Le dôme de la bombe A...
C'est la première chose sur laquelle on tombe quand on arrive dans la ville.
On est tout de suite mis au parfum, donc.
C'est même assez difficile de prendre des photos de cet endroit, tant l'atmosphère est lourde et accablante. 
Il y a quelque chose de malsain qui se dégage du petit touriste français qui débarque là, presque 70 ans après, son appareil reflex à la main...

Le 6 août 1945, à 8h15 du matin, la première bombe atomique explosa à 580 mètres du sol, à environ 130 mètres au sud-est de ce bâtiment...
Les constructions alentour furent instantanément rasées, mais cet édifice, ayant subi le souffle de l’explosion presque directement à sa verticale, resta en partie debout, offrant à la vue ses façades calcinées et l’ossature métallique du dôme telles qu’on peut les voir aujourd’hui.
En juin 1995, ces ruines furent classées monument historique et l’année suivante, elles furent inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l'Unesco, avec comme argument que « le Dôme est devenu un monument universel pour l’humanité entière, symbolisant l’espoir d’une paix perpétuelle et l’abolition définitive de toutes les armes nucléaires sur la Terre ».


Puis nous continuons notre "promenade commémorative" et rejoignons le parc du mémorial de la paix, qui regroupe de nombreuses constructions bâties en souvenir de l'attaque et "dans l'espoir d'une paix durable"...



La cloche de la paix, que n'importe qui peut faire sonner à toute heure du jour et de la nuit, laissant les esprits se souvenir, chaque fois, du lieu dans lequel ils se trouvent... 



Le monument de la paix des enfants, commémorant Sadako Sasaki ainsi que tous les autres enfants ayant péri dans le bombardement... 
Cette fillette, tout juste âgée de 2 ans le 6 août 1945, développa une leucémie (due à son exposition aux radiations) qui la tua dix ans plus tard, alors qu'elle n'avait que douze ans...
Elle avait entrepris de plier mille grues en papier, ce qui selon une légende japonaise, permet de voir l'un de ses vœux exaucés. 
Aujourd'hui, ces grues sont devenues un véritable symbole de paix, et de nombreux enfants visitant le mémorial laissent un origami aux pieds de la fillette. 
La statue représente donc Sadako Sasaki, tenant dans ses bras une grue en orsoutenue par un piédestal en granit sur lequel il est gravé : 
Ceci est notre cri, Ceci est notre prière, Pour construire la paix dans le monde.




La flamme de la paix, monument représentant deux mains jointes au niveau des poignets, au centre desquelles se trouve donc une flamme - allumée pour la première fois le le 1er août 1964 - et qui symbolise la lutte contre le nucléaire militaire ; elle brûlera, sans discontinuer, jusqu'à ce que toute « forme d'arme nucléaire soit éradiquée »...


Et comme vous pouvez le constater sur cette photo, le dôme de la bombe A, la flamme de la paix et le cénotaphe (depuis lequel je prenais la photo) ont été construits dans un même axe...

Et puis bien-sûr, le musée du mémorial de la paix, dans lequel nous sommes rentrés déjà un peu secoués, mais duquel nous sommes ressortis bouleversés et changés...


Montre retrouvée dans les décombres du drame, arrêtée à l'heure du bombardement








En sortant de là, le poids de l'histoire, de la ville, du 6 août 1945, était tellement lourd à porter que nous avons décidé de ne pas trop nous éterniser dans le "centre de la paix" d'Hiroshima. 
Très vite, nous avons rejoint les rues commerçantes, là où la vie battait son plein, là où les gens marchaient au milieu des galeries marchandes comme s'ils vivaient dans un tout autre endroit, là où l'air était plus respirable...

Et puis nous en avons profité pour grimper en ascenseur au cinquième étage d'un immeuble extrêmement curieux, et y goûter la spécialité culinaire emblématique de la région, j'ai nommé les okonomiyaki. 

Et la vie d'moi, c'est un truc de malade comment c'est le truc le meilleur de la planète que même que ça sert à rien d'aller manger dans des restau' répertoriés au Michelin si t'as jamais goûté ça avant et que même que tu peux mourir tranquille une fois que t'en as mangé c'est bon t'as réussi ta vie circulez y'a rien à voir! 
Si si rien qu'ça j'te jure!

Les portes de l'ascenseur se sont ouvertes et nous sommes tombés au beau milieu d'un film, directement dans les cuisines du plus petit restaurant que t'aies jamais vu! 
Dedans, seulement les deux japonaises les plus mignonnes de toute l'histoire de la japonaise (quoi, ça existe pas l'histoire de la japonaise?), leurs ingrédients, et nous !

De quoi bien terminer la journée!







Très vite, je reviens vous chercher pour notre dernière pérégrination nippone...
Je vous emmènerai dans un lieu magique, enchanteur, incroyable...
Je vous emmènerai à Miyajima.

D'ici là, bon vent!
Paillettes, bulles de savon et confettis dans vos cœurs!


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