Brèves estivales...

13 août 2015




          
Il fait bon. La chaleur de la journée se dissipe lentement, et les corps sont rafraîchis par une heure de baignade et de jeux endiablés dans la piscine. 
J'aime particulièrement cette sensation douce et paisible que seul l'été est en mesure de m'apporter. Je suis bien. 

A peine une heure plus tard, nous grimpons quatre à quatre - essoufflés mais gloussants - les marches de la dune du Pilat. Nous nous retrouvons là-haut, tous affalés sur le sable fin et frais, le sourire aux lèvres. Les vacances.

Nous sommes venus voir le coucher du soleil, mais il n'a pas daigné nous attendre. Il est déjà presque endormi et ne laisse visible aux yeux de ses visiteurs que les draps de coton et de couleurs qui l'enrubannent pour la nuit. 
Les nuages. Le ciel rose. L'horizon. 

Je dégaine mon appareil photos. Je capture l'instant. Je capture ce fragment de vie dont je veux tant me rappeler. Je voudrais tout capturer: les couleurs, la beauté, la douceur. 
La mer d'huile, le bateau à voiles qui vogue au loin, les silhouettes, les pins. 
La fraîcheur du sable sous mes pieds, sous mes mains, sous moi. 
Les grains qui glissent et qui s'échappent le long de mes doigts, ceux qui s'envolent, ceux qui fouettent mon visage. 
L'odeur de l'embrun. Le bruit de la brise. Les cris des enfants, les fragments de discussions. 
"J'espère qu'il fera beau demain!", "on va manger une glace?", "donne-moi la main!", "qui veut un yaourt a boire?". 
Le clic du déclencheur. Les rires de ma bande. Les mots qui se bousculent dans ma tête. Les battements de mon cœur. 

Les couleurs du ciel s'estompent lentement, sans faire de bruit. L'oranger fait place au rose, qui se colore progressivement de bleu. Le ciel et la mer se confondent en un tapis bleuté et cotonneux qui s'étire à l'infini. 
Le jour décline. 
Alors j'éteins mon appareil, et le pose sur mon ventre. Je m'allonge. De la main droite je tiens serré contre moi cet instrument magique qui me permet de figer pour toujours les moments les plus beaux de mes souvenirs. De la main gauche, je caresse le sable et l'égraine lentement. 
La tête penchée vers l'immensité de ce paysage grandiose, je regarde, je contemple, je savoure, je dévore, je m'inonde d'éternité. 
Je laisse aller mes pensées. Elles viennent m'effleurer mais coulent sur moi sans m'atteindre vraiment, ni influencer ce présent magique et si merveilleusement éphémère. 

Derrière les nuages, je devine Sa présence subtile, Son regard tendre et paisible, et je souris pour Le remercier. Je guette encore une fois les signes, je sais qu'Il me sourit aussi. 
Nous sourions à l'unisson. Nous sourions fraternellement des clins d'œil, des coups de pouce, des augures de l'au-delà envoyés rien que pour moi. 

J'entends les conversations autour sans trop les écouter, ceux qui chantent et jouent de la guitare un peu plus loin, heureux et enivrés. Je vois les gens marcher, courir, s'agiter, sans trop les regarder. 
Je savoure ma solitude. Ma solitude au beau milieu de cette déferlante de Vie. 
Je savoure cette vue extraordinaire, l'apparition de l'étoile du berger, et l'odeur du bonheur, apaisée et étendue sur le sable. 
Je suis simplement bien. 
Ici. Maintenant. Comme ça. 
Je suis Vivante. De tout moi et avec un grand V.

Photos: Dune du Pilat - 11/08/2015 - 22h


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